Parler de «poésie chinoise» est un pléonasme, la Chine étant elle-même un poême, le plus beau des poêmes.
La Chine c’est trois mille ans de perfection, tant dans son art de vivre que dans l’art lui-même et sa culture.
Élégance, beauté, cruauté, raffinement, philosophie, subtilité, science, médecine, poésie, art des nuances, elle a tout créé, tout inventé, tout donné au monde.
Sans la Chine, sans son écriture, sa peinture, son art du paysage, sa sculpture, sa cuisine, sa pensée, l’humanité ne serait qu’un brouillon de civilisation, une plate, veule et vile tentative pour l’homme de se hisser hors du néant.
(Lao Tseu)

La passante
Quand la brise gonfle tes deux robes de soie,
Tu ressembles à une déesse vêtue de nuages.
Quand tu passes, les fleurs des mûriers te respirent.
Quand tu emportes des lilas que tu as cueillis, ils tremblent de joie.
Des cercles d’or étreignent tes chevilles.
Des pierres bleues luisent à ta ceinture.
Un oiseau de jade a fait son nid dans ta chevelure.
Les roses de tes joues se mirent dans les perles immenses de ton collier.
Quand tu me regardes, je vois couler le fleuve Yuen.
Quant tu me parles, j’entends la musique du vent de mon pays.
Quand un cavalier te rencontre, au crépuscule,
Il croit que c’est déjà l’aurore et immobilise son cheval.
Quand un mendiant t’aperçoit, il en oublie sa faim.
Tchang Wou Kien
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